Samia Lakhdari, profession: sœur de combat pendant la guerre d'Algérie

À l’instar du chahid Mahmoud Bouhamidi, Samia Lakhdari est aussi une combattante oubliée de la guerre d’Algérie.

Contrairement à Lalla Fatma N’Soumer ou à Hassiba Ben Bouali, cette guerrière n’a pratiquement aucun droit de citation mémoriel.

Invisibilisée par négligence, son nom a fini enlisé dans les marécages de l’amnésie collective ; aucune page Wikipédia n’est là pour lui rendre un hommage hagiographique.

Une injustice qu’il convient donc de combler en urgence ; à la mesure de sa contribution à la libération algérienne du joug colonial françafricain.

Son exemple rappelle plus que jamais le rôle joué par la gente féminine au cours d’un conflit qui a accouché d’une délivrance espérée en 132 années d’oppression permanente.

Ces dames de l’ombre ont été déployées avec finesse et sophistication sur l’échiquier algérois par un certain Yacef Saâdi.

Grand timonier de la Casbah d’Alger, il en a fait des poseuses de pruneaux explosifs dans les troquets les plus fréquentés par la jeunesse européenne.

Un moyen de générer l’effroi dans l’opinion pour mieux être craint et redouté par les exploiteurs tricolores.

Dans ses Mémoires d’une combattante de l’ALN – parues en 2013 aux éditions Chihab – la moudjahida Zohra Drif prend soin de la ressusciter mémoriellement.

« Sœur de combat » à ses yeux, elle a quitté ce monde un dimanche 3 juin 2012.

Zohra Drif Samia Lakhdari Sœur de Combat(© Citation tirée des Mémoires d’une combattante de l’ALN – zone autonome d’Alger | Auteur: Zohra Drif)

À l’instar d’Émilie Busquant, l’épouse lorraine de Messali Hadj, la discrétion était sa qualité maîtresse.

Elle n’a jamais partagé ses anecdotes de fidaïa dans la presse ou à la télévision.

C’est donc dans l’ombre qu’elle a traversé les décennies qui ont suivi la signature des accords d’Évian de mars 1962.

Née le samedi 2 juin 1934, elle est décédée le lendemain de son 78ème anniversaire.