Houria la Brune, l'Algérienne francophile au service du SDECE (l'ancêtre de la DGSE)

Francophone quatrième dan, Houria la Brune fut un rouage clé de la bataille d’Alger pour les services tricolores.

Indigène de naissance, elle fut recrutée par le capitaine Paul-Alain Léger en septembre 1957.

Ce dernier venait juste de mettre sur pied le GRE – pour « Groupe de renseignements et d’exploitation » – dans l’optique d’intoxiquer les réseaux interlopes du FLN.

Un moustique ne pouvant être écrabouillé avec une massu, il valait mieux infiltrer les fellaghas plutôt que de verser du Napalm à l’aveugle dans les douars.

Houria la Brune, la Bleuite(© Capture d’écran France 5 | La Bleuite, l’autre guerre d’Algérie | Réalisation: Jean-Paul Marie | Production: Mano a Mano)

Et pour remporter cette partie de poker militaire, Léger a immédiatement conscientisé l’importance d’avoir des Dames dans sa manche.

Yacef Saâdi ayant lui aussi une horde de moudjahidas sous ses ordres.

La jeune Houria – militante clandestine du FLN – fut une carte ô combien maîtresse dans le jeu du capitaine.

Dénoncée aux autorités par un mari adultérin, elle se laissa convaincre en se mettant à son service – ce qui impliquait indirectement de travailler pour le SDECE (l’ancêtre de la DGSE).

Citation Houria la Brune au sujet du capitaine Paul-Alain Léger

Âgée seulement de 18 ans, cette épouse trompée ne fut pas longue à convaincre ; tant son honneur fut bafoué par un époux peu délicat.

Devenue harkette, elle a joué un rôle clé dans l’arrestation du moudjahid Saâdi.

Infiltrée dans une maison close de la Casbah de la Zone Autonome d’Alger (ou ZAA), les tuyaux pleuvaient sur elle ; elle n’avait qu’à se ramasser pour les transmettre au PC.

Côtoyant un certain Ali Ammar – surnommé « Ali la Pointe » – elle a par exemple surpris ce dernier confier à sa maîtresse – une monnayeuse de charmes – la localisation d’une importante cache d’armes.

Yacef Saâdi lors de son arrestation du 24 septembre 1957(© Capture d’écran Ina.fr | Journal Les Actualités Françaises de 1957)

Indication ayant permis la capture des calibres, et qui entraîna l’exécution de cette gourgandine suspectée d’avoir joué la baveuse.

Mais sa plus grosse contribution à l’Algérie française fut probablement ce morceau de craie posé sur le dos d’un agent de liaison.

En effet, ce dernier apportait les courriers au QG de la ZAA, situé alors au 3 de la rue Caton.

Cette trace blanche posée à son insu permis aux indicateurs du GRE de le suivre à la trace dans les ruelles de la Casbah ; et donc de procéder – le lundi 24 septembre – à l’interpellation en douceur des factieux décoloniaux par le colonel Jeanpierre, accompagné des « bleus de chauffe » de Léger.

Algérien francophile Être un « fidèle ami de la France » n’était pas sans danger à cette époque. (© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Journal: L’Est républicain : quotidien régional | Date: 28 septembre 1946)

Dans le reportage sur la Bleuite, réalisé par Jean-Paul Marie, elle a exprimé son dégoût quant aux méthodes employées par le FLN contre des civils européens innocents.

Faisant allusion aux bombinettes déposées le 30 septembre 1956 – par Zohra Drif et Djamila Bouhired – dans le très fréquenté Milk Bar.

Méthodologie impériale pour asservir (© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Vers l’Empire. | Préface du sénateur Henry Bérenger | Avant-propos: M. Edmond Locard / | Auteur: G. Espé de Metz, qui est un pseudonyme, le vrai nom est: Georges Saint-Paul)

Cette aversion à l’horreur aveugle fut sa principale motivation pour rejoindre les rangs de la collaboration.

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