Gabrielle Grandemange, profession: épouse de Marcel Bigeard
À l’ombre de chaque grand homme se trouve une femme ; et Gabrielle Grandemange – devenue Madame Bigeard pendant la Seconde Guerre mondiale – ne fait pas exception à cette règle sempiternelle.
Surnommée « Gaby Bigeard », elle fut l’épaule sur laquelle son mari a toujours pu se reposer.
- Intermède maghrébin: Voici la traduction en arabe de l’exclamation: « Vive l’Algérie ! »
Née le vendredi 5 décembre 1919 à Toul, en Meurthe-et-Moselle, c’est dans cette même ville de 15 000 habitants qu’elle a rencontré celui qui remplira sa vie.
Berceau de leurs amours de jeunesse, cet écrin toulois fut aussi la terre de leurs derniers jours ici-bas.
À commencer par Marcel, surnommé pas ses hommes « Bruno », un vendredi 18 juin 2010.
Une cérémonie nationalement solennelle au cours de laquelle il reçut tous les honneurs d’une République qu’il a tant servie au cours de sa longue carrière militaire.
- Pause mémorielle: Portrait d’une Algérienne francophile qui a prêté main forte à l’armée française pendant la bataille d’Alger
Un hommage amplement mérité au regard de sa contribution généreuse à la défense des intérêts tricolores dans son pré carré colonial.
Dès lors, la postérité a retenu de lui deux choses: la première est militaire avec ses faits d’arme considérables ; et la seconde est philosophique avec ses phrases cultes.
(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Bataville : avis et échos : journal des collaborateurs des usines Bata en France / rédacteur Jean Weill | Date: 29 juillet 1949)
C’est cette aura qui continue – encore aujourd’hui – à inspirer les nouvelles générations engagées au service de la France.
Il a épousé l’armée en 1936, lors de son service militaire à Haguenau, au sein du 23ème régiment d’infanterie de forteresse.
(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Le Journal de Saône-et-Loire : Le Progrès, Le Courrier / [dir. publ. François Prétet] | Date: 15 mars 1951)
Boxeur, il le fut assurément.
Prisonnier aussi lorsqu’il a fini capturé par la Wehrmacht en 1940, avant de finir incarcéré au stalag (comme la plupart de ses camarades).
Une courte captivité interrompue par son évasion 18 mois plus tard qui lui a permis de rejoindre les forces françaises non-vichystes au Sénégal.
(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | L’Écho d’Oran : journal d’annonces légales, judiciaires, administratives et commerciales de la province d’Oran | Date: 16 mai 1950)
C’est dans la dynamique de cette cavale qu’il a pu épouser en zone libre Mademoiselle Grandemange.
La cérémonie maritale a eu lieu à Nice le mardi 6 janvier 1942.
Moins de quatre années plus tard, le mercredi 13 février 1946, Marie-France Bigeard – leur fille unique – vint au monde.
Cette dernière est encore aujourd’hui l’une des principales ambassadrices de la mémoire bigeardienne.
Et c’est le lundi 4 juillet 2011 que Madame Bigeard a fini par rejoindre son époux décédé 381 jours plus tôt.
Un an et 16 jours séparent leurs disparitions respectives.
Depuis le mardi 20 novembre 2012, leurs tombes sont toutes deux situées au Mémorial fréjusien des guerres en Indochine.