L'Émir Abdelkader, l'ami Harki de la France impériale ? À la bonne heure...
En géopolitique algéro-française, qui dit ami ne dit pas forcément Harki…
Et l’Émir Abdelkader ne semble pas faire exception à ce théorème.
- Parenthèse harkabyle: La liste officielle des Harkis de la wilaya de Bordj Bou Arreridj
Perçu par une multitude d’algéronautes comme un vendu au Second Empire, son héritage mémoriel est aujourd’hui plus que controversé.
Une complexité qu’il convient donc de détricoter fil à fil.
(© Toile du peintre Jean-Baptiste-Ange Tissier [1814 – 1876])
Tout d’abord, certains tableaux – dont celui de François Théophile Etienne – le dépeignent courbé ; en train d’embrasser la pogne impériale de Napoléon III.
Une posture de soumission qui ne peut donc laisser place au moindre doute…
- Pause pataouète: Le caractère de fer de la communauté pied-noire
Ce geste de servitude est la preuve irréfutable de son « collabeurisme ».
Sa Légion d’honneur – décernée en 1860 des mains l’Empereur – est d’ailleurs le dernier clou de son cercueil réputationnel.
Abdul Qadir et ses fuks recevaient un salaire mensuel de la https://t.co/MADKORUeTI était un ami fidèle de la France. Il a facilité l'occupation de l'Algérie, éliminé la résistance de Dey Hussein à Constantine, provoqué l'occupation du Maroc. Abdelkader fut le premier Harki dz
— Nina Klein (@NKle07) October 5, 2024
Sans oublier sa pension annuelle de 150 000 francs, qui le subventionnait impérialement afin de maintenir à flot sa boutique métapolitique.
La gratitude, d’abord louis-philipienne puis napoléonienne, a mis en bière sa postérité ; ou plutôt a renforcé cette idée qu’il fut un agent de la traîtrise à une époque où les colonnes du maréchal Bugeaud ratiboisaient les poches de résistance.
Au final, la magnanimité tricolore combinée à la défaite de la Smala en 1843, n’a fait que sombrer sa stature dans les marécages du harkisme.
Les fresques de Théophile Gide et de Jean-Baptiste-Ange Tissier – où il est dépeint en vaincu courbant l’échine face à l’Empereur des Français – ne font que graver cette impression dans l’esprit des Algéronautes post-modernes.
Ceci dit, son « alliance » avec la France est celle de la corde et du pendu.
(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Journal: Junior : le plus grand illustré de la jeunesse | Date: 29 septembre 1938)
Sa marge de manœuvre pour mordre cette main tendue était de l’ordre de l’inexistant.
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