L'Émir Abdelkader, cet ami de la France ayant reçu la Légion d'honneur
Bouclier des chrétiens captifs, l’Émir Abdelkader a aussi reçu une distinction très française: celle de la grand’croix de la Légion d’honneur.
Une gratification impérialo-républicaine qui nourrit encore une série de calomnies à son encontre.
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Certains vont même jusqu’à l’appeler « Harki ».
Un mot qui – dans l’esprit de certains algéronautes exaltés – est synonyme de traîtrise absolue…
Y HMIL c'est un tableau y a rien de Fake c'est bien l'émir Abdelkader qui embrasse la main de Napoléon et sa femme aussi.... Normal il lui fallait la légion d'honneur et la pension militaire pour bien rendu à la France... pic.twitter.com/3ifNfJ9D2z
— Souleymane 🇲🇦 (@lmoroko06) October 10, 2024
Un déshonneur posthume pour celui qui a porté haut et fort les couleurs de la résistance entre 1832 et 1847.
Hélas, le crépuscule de son Émirat a débuté à la bataille de la Smala, remportée en 1843 par le Duc d’Aumale – fils du Roi Louis-Philippe Ier.
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Défaite qui a surtout définitivement enclenché un cycle colonial ayant pris fin en 1962 avec la signature des accords d’Évian.
Emmené vers la métropole, il y a vécu là-bas des conditions de détention rugueuses.
La rencontre entre le recteur et Rima Hassan, on en parle ? Ils ne se cachent même plus.
— GC (@GC260_) May 22, 2024
Cela dit, quoi qu'on puisse penser d'Abdelkader, il a entretenu d'étroites relations avec Napoléon III en plus d'être fait grand croix de la Légion d'honneur. https://t.co/wYfz5mgrid
D’abord au château de Pau, jusqu’en novembre 1848.
Puis à celui d’Amboise, celui-là même qui servit de cage dorée à Monsieur Fouquet, principal rival du tout jeune Louis XIV.
Traité avec magnanimité par les Français, il fut reçu par le prince-empereur Louis-Napoléon au château de Saint-Cloud, le 30 décembre 1852.
Une scène immortalisée par le peintre François Théophile Etienne, où l’on voit l’Émir s’incliner à 90 degrés devant Sa Majesté impériale.
Une autre toile, réalisée cette fois-ci par Jean-Baptiste-Ange Tissier, dépeint sa mère – Lalla Zohra – dans la même posture.
Des signes de respect qui nourriront l’ambiguïté autour de son hypothétique allégeance au Second Empire.
Sachant qu’il était salarié par le régime napoléonien à hauteur de 150 000 francs par an.
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