La tombe lorraine d'Émilie Busquant, l'inventeuse française du drapeau algérien
La tombe d’Émilie Busquant – la plus Algérienne des Françaises – se situe en Meurthe-et-Moselle, à Neuves-Maisons.
Un lieu de quasi-pèlerinage pour l’ensemble de la patriosphère algérienne.
- Entracte mémorielle: Cacophonie historique autour de l’identité du mystérieux délateur d’Ali la Pointe en 1957
Lorsqu’elle quitta ce monde, le vendredi 2 octobre 1953, plus de 10.000 Algérois vinrent se recueillir sur son cercueil.
Un hommage posthume pour l’épouse de Messali Hadj, qui fut l’architecte discrète de la dissidence décoloniale.
Hommage rendu à Madame Messali dans le cimetière Néodomien. (© Capture d’écran | Chaîne YouTube de Bens)
Et c’est à la clinique des Glycines, aux côtés de ses deux enfants, qu’elle succomba à l’hémiplégie qui la rongeait jusqu’à l’agonie.
Le gouvernement Joseph Laniel – sous la présidence du socialiste Vincent Auriole – refusa que son mari ne se rende directement sur place.
- Parenthèse réinformationnelle: Non, Messali Hadj n’a pas de racines familiales en Albanie (malgré la rumeur persistante à ce sujet)
Le ministre de l’intérieur de l’époque, un certain Léon Martinaud-Déplat, lui avait proposé de signer une déclaration qu’il ne pouvait que refuser: à savoir qu’il ne fallait pas que cet évènement soit « exploité à des fins politiques ».
Fin limier, il refusa d’apposer sa signature sur un tel document, ce qui revenait implicitement à clamer publiquement sa soumission à un ordre colonial qu’il a toujours combattu au cours de sa carrière militante.
(© Capture d’écran Gallica | Journal: Alger républicain | Directeur: Pascal Pia | Date: 3 octobre 1953)
Le samedi 3 octobre, de 10h à 20h, toutes les délégations du M.T.L.D (pour Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques) firent le déplacement.
Tous se sont réunifiés autour du corps exposé à son domicile du 5 rue de la Montagne.
Le patronyme de Madame Messali fut écorché par l’éditorialiste de ce journal ; c’est « Busquant » et non « Buscant ». (© Capture d’écran Gallica | Média: L’Écho d’Alger : journal républicain du matin | Date: 3 octobre 1953)
Le lendemain, un long cortège funèbre – formé au Champ-de-Manœuvre – traversa une myriade de rue algéroises.
Le mardi 6 octobre, les dockers du port s’interrompirent de travailler pour rendre à cette fidaïa une ultime révérence.
Ici, l’auteur de cet article a écrit « Mme Buscaut ». (© Capture d’écran Gallica | Journal: La Dépêche tunisienne | Date: 4 octobre 1953)
Traversant la méditerranée, sa dépouille fut transportée jusqu’au caveau familial lorrain avant d’être enterrée dans cette commune française qui l’a vue naître il y a 52 ans, le dimanche 3 mars 1901.