RELIGION: Émilie Busquant était-elle croyante ?

La première religion d’Émilie Busquant, c’était la liberté.

Et plus particulièrement la libération des peuples opprimés par des décennies de colonisation occidentale.

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Aux côtés de Messali Hadj, elle a lutté avec pugnacité afin d’affranchir les Algériens des chaînes coercitives qui les liaient à la République française. 

Conceptrice de l’actuel drapeau de l’Algérie, force est de constater qu’elle est aujourd’hui « mise sous le tapis » de l’Histoire post-coloniale.

Par voie de conséquence, ce silence mémoriel contribue à nourrir toute une fantasmagorie sur l’ensemble des réseaux sociaux (et associaux).

Certains supposent qu’elle était de confession juive, quand d’autres imaginent qu’elle a pu prononcer la Chahada.

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Issue d’une famille d’anarchistes lorrains, elle est née dans un creuset catholique sans pour autant être pratiquante.

Dans ses mémoires, sa fille cadette – Djanin Messali-Benkelfat – explique que sa différence était tolérée au sein du foyer Messalien. 

Djanin Messali-Benkelfat Emilie Busquant
(Extrait du livre: Une vie partagée avec Messali Hadj, mon père | Image via Canva.com)

Son compagnon de route – Messali – était quant à lui très rigoureux dans la pratique quotidienne de sa foi.

Dans ses Mémoires, il explique par exemple qu’il lui arrivait – lors de son service militaire – de faire ses ablutions dans la Garonne.

Les Mémoires de Messali Hadj (1898 - 1938)
(Extrait du livre: Les mémoires de Messali Hadj (1898-1938) | Image via Canva.com)

Une preuve, si il en fallait une, que ce couple s’éloignait des sentiers battus du ménage traditionnel de l’époque.

Au cours de sa vie de militante décolonialiste, Madame Messali était souvent affublée des substantifs les moins flatteurs.

Victime de l’arabophobie systémique, son mari était devenu un « gibier » dissident à abattre.

Le Code de l’Indigénat lui interdisait par exemple de toucher une paie équivalente à celle d’un ouvrier européen.

Citoyen de seconde zone, la valeur de sa force de travail était donc extraite par le Grand Capital.

Une injustice prégnante qui a poussé la jeune lorraine à embrasser un destin de combat clandestin. 

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