Quand l'école Vichyste faisait chanter "Maréchal nous voilà" à la jeune Zohra Drif
C’est sur les bancs de l’école française que la jeune Zohra Drif a fait ses premières armes académiques.
Écolière modèle, elle planait en tête de classement aux côtés de sa camarade de classe, et amie, Roselyne Garcia.
- Parenthèse uchronique: Et si Ali la Pointe avait survécu au plasticage du 8 octobre 1957 ? Et si Hacène Guendriche était resté fidèle au FLN…
Fille d’un Cadi algérois — un certain Ahmed Drif — ce dernier fut aussi diplômé de la faculté des Lettres d’Alger.
Preuve incontestable de son éclectisme intellectuel, à une époque où le tricolore flottant encore sur les terres de l’Émir Abd-el-Kader.
Citation extraite des Mémoires d’une combattante de l’ALN (2013) | Page: 26.
C’est cette érudition qui l’a poussé à inscrire sa fille dans une école de la République, afin qu’elle s’imprègne de la culture française.
Pour rappel, celle est qui fut la moudjahida du colonel Yacef Saâdi est née le 28 décembre 1934, soit pratiquement un siècle et demi après l’arrivée des troupes du Maréchal Bugeaud sur le sol du Dey Hussein.
- Intermède souriant: Pourquoi le film de Bachir Derrais sur Larbi Ben M’hidi a mis autant de temps à sortir dans les salles ?
Quatre années avant cette date, le Président de la IIIème République d’alors — Monsieur Gaston Doumergue — venait célébrer le centenaire de la prise d’Alger.
Les pieds-noirs de cette décennie s’imaginaient, à tort, qu’ils resteraient encore sur place plusieurs siècles d’affilée.
À 18 ans, la future épouse de Rabah Bitat obtint son baccalauréat ; à une époque où le taux de réussite à cette épreuve scolaire était beaucoup moins élevé qu’aujourd’hui. (© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Alger républicain | Directeur: Pascal Pia | Date: 6 octobre 1954)
L’Étoile nord-africaine de Messal Hadj n’existait que depuis 1926…
On est loin, très loin, des accords d’Évian de mars 1962, et il valait mieux « finasser » avec l’occupant plutôt que de tenter une insurrection — de type El Mokrani — qui risquait de se terminer dans le sang et la cendre.
En 1940, un boulevard algérois fut renommé en son nom. (© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | L’Œuvre | Date: 30 décembre 1940)
Ainsi, ça n’est pas par francophilie irradiante que cette décision fut prise, mais plutôt par pragmatisme.
Or, suite à la défaite de l’armée française de juin 1940 face à la Wechrmacht, l’Algérie passait sous pavillon Vichyste.
La francisque s’est donc naturellement imposée dans toutes écoles du régime de Pétain, y compris dans ses colonies.
(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | La Dépêche quotidienne d’Algérie : la presse algérienne | Directeur général: Raoul Perrier | Date: 15 octobre 1954)
Une expérience vécue, non sans étrangeté, par les indigènes qui durent réciter la catéchèse maréchaliste…
Ce fut notamment le cas de la jeune Zohra qui a évoqué cette bizarrerie dans ses mémoires parues en 2013.
(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | L’Œuvre | Date: 20 novembre 1922)
Âgée de 6 ans, l’instituteur lui faisait chantonner « Maréchal nous voilà », sans vraiment saisir la portée des paroles qu’elle prononçait sur le moment…
D’ailleurs, a t-elle écrasé une larme le lundi 23 juillet 1951 ? Date à laquelle le vainqueur de Verdun a rendu son dernier souffle sur l’île d’Yeu.
Du 20 juillet 1940 au 16 juillet 1941, Jean-Marie Abrial a occupé le poste de gouverneur général de l’Algérie — succédant ainsi à Georges Lebeau. Arrêté en 1946, il fut condamné pour sa collaboration vichyssoise, avant d’être libéré l’année suivante. (© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Alger républicain | Directeur: Pascal Pia | Date: 14 décembre 1947)
Nul ne le sait vraiment…
Ce qui est certain, c’est que le maréchalisme est une idée de la France qui a vécu, et qui a chu en 44.





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