L'inestimable fortune de feu Yacef Saâdi
Disparu le vendredi 10 septembre 2021, feu Yacef Saâdi a emporté avec lui un secret scintillant, celui de sa fortune « cachée ».
Estimée par certains à sept chiffres, quand ça n’est pas huit…
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Elle symbolise, à elle seule, le parfum de scandale qui embaume l’air médiatico-algérien depuis quelques années.
Du moins, elle est le dernier clou d’un cercueil comptable qui a depuis fini six pieds sous terre.
Yacef Saadi, le héros de la Bataille d’Alger est décédé aujourd’hui, à l’âge de 93 ans, il est né a Alger, issu d'une famille kabyle originaire d'Azeffoune.
— Histoire Kabyle ⵣ (@HistoireKabyle) September 10, 2021
Paix à son âme 🤲🏻 pic.twitter.com/h8wCcngfte
En effet, le journaliste Lyas Hallas a déterré en novembre 2017 – dans Le Soir d’Algérie – une liste de noms de l’algérosphère qui auraient détenu des comptes dans des paradis fiscaux à l’étranger.
Parmi eux, se trouve une icône de la Révolution de 1962 – un certain Yacef S.
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En effet, ce dernier aurait eu – selon son enquête personnelle – près de 400 000 de dollars sur un compte en Suisse dans les années 2000, sans oublier celui qu’il posséderait aux Caïmans.
Une corne d’abondance dont la source reste un mystère – lui qui n’a jamais crée d’entreprises de grande envergure, à l’exception de « Casbah Films » pour produire la Bataille d’Alger de 1966.
Images de l’arrestation de Yacef Saâdi, accompagné de la moudjahida Zohra Drif. (© Capture d’écran | Chaîne de British Pathé sur YouTube)
Seul film produit par cette société, financé en partie par des capitaux yougoslaves – et qui lui aurait rapporté la bagatelle de 200 000 dollars.
Sénateur durant quinze années au cours de sa longue carrière politique, ça n’est certainement pas les 270 540 dinars – soit 1,2 fois le SMIC français – glânés mensuellement qui lui auraient permis d’amasser un tel magot.
Policitien honnête a toujours sonné comme un oxymore dans l’esprit d’une poignée d’observateurs cyniques…
Le Président Chirac ne s’est-il pas lui-même fait accuser de posséder un compte à la banque japonaise de Tokyo Sowa Bank (TSB) – crédité à hauteur de 45 millions d’euros ?
Accusation qui s’est par la suite révélée fausse, mais qui dénote malgré tout du climat de suspicion dans lequel navigue tous ces élus de tout le pourtour du bassin méditerranéen.
En tout cas, la postérité a retenu du Moudjahid Saâdi son héroisme révolutionnaire.
Un port à Alger porte désormais son nom.
Un hommage portuaire pour une personnalité légendaire.
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