La bonne def de l'appellation kilimini (du Maroc)

Seuls les vrais chérifiens connaissent la définition exacte du mot kilimini.

Au Maroc, il est de plus en plus employé pour nommer la jeunesse dorée du Royaume provenant des beaux quartiers.

Issu de l’expression française « Qu’il est mignon », ce terme franco-arabe désigne ces enfants qui ont toujours vécu dans l’opulence (loin de toute souffrance).

Ayant faits toute leur scolarité dans des écoles tricolores, à l’instar du lycée Lyautey de Casablanca, ils sont tous pratiquement francophones cinquième dan.

Définition complète de kiliminiCeci est une définition détaillée du concept de « kilimini » – traduisible en arabe par « كيليميني » – souvent utilisé dans les conversations marocaines.

Polyglottes, il jonglent depuis le berceau entre le darija, l’anglais et le français.

Sociologiquement, ils appartiennent donc à la très haute beurgeoisie du continent.

La fortune personnelle de leurs parents respectifs avoisine généralement le PIB du XVIème arrondissement de Paris.

Ils sont l’équivalent maghrébin des bobos de Saint-Germain-des-Prés (en beaucoup plus drôle).

Sketch sur les kiliminis du MarocSketch humoristique mettant en scène la vie sentimentale d’une Kilimini parisienne. (© Capture d’écran | Chaîne de Amine Radi Fan sur YouTube)

Les Algériens, quant à eux, utilisent l’appellation « tchi-tchi » pour nommer cette frange ultra-privilégiée de leur propre population.

Aux antipodes des kiliminis on a le « Bouzebal » – ou بوزبّال – un personnage de bande dessinée crée par Mohamed Nassib, qui est une sorte de blédard local.

Élite de la population marocaine(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | L’Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l’Afrique française et du Comité du Maroc | Date: 1er janvier 1937)

Il y a aussi les « zmigris » – ou « zmagrias » – qui sont ces MRE (pour Marocains Résidents à l’Étranger) qui reviennent annuellement au bled au cours des vacances estivales.

« Moins de 10 » pour la plupart, ils sont parfois toisés de haut par certains beurgeois de Rabat dotés d’un accent très germanopratin.

La lutte des classes nord-africaines dispose elle aussi de son propre vocabulaire – le grand capital ne connaît décidément pas de frontières.