Les 6 expressions pataouètes les plus employées par les pieds-noirs
Ne serait-il pas temps de populariser quelques expressions pataouètes ?
Ce parler — typiquement pied-noir — a vu le jour en Algérie au XIXème siècle, avec l’arrivée des Européens sur les terres de l’Émir Abd-El-Kader.
- Interlude familial: Connaissez-vous Malika Massu, la fille du général français du même nom ?
Un sabir euro-algérien qui a sa propre culture — ainsi qu’une littérature riche en références cultes.
Il existe même un dictionnaire, rédigé par Jean-Pierre Goudaillier, qui classifie tous les mots existants — suivis d’une définition précise.

Critique journalistique de la parodie du Cid, d’Edmond Brua, dans le « langage de Cagayous » — caractéristique du populaire algérois. (© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | L’Écho d’Alger : journal républicain du matin | Date: 16 août 1941)
D’Oran à Constantine, nombreux furent les locuteurs ; que l’on pourrait qualifier de « pataouètiens ».
Ces derniers n’hésitaient pas d’ailleurs à piocher dans l’arabe, le tamazight, l’espagnol, l’allemand, le maltais voire même l’italien, afin de l’enrichir constamment.
- Digression langagière: La traduction (presque idoine) de « Rlass »
Perméable à la diversité, il est le fruit du cosmopolitisme de la société d’alors en Afrique du Nord.
Dès lors, il convient donc de vous présenter quelques formules prêtes à l’emploi qui pourront compléter votre vocabulaire (du moins, on l’espère).
(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | La Dépêche algérienne : journal politique quotidien | Date: 31 octobre 1938)
Tchatche
Du verbe « Tchatcher », ce mot est issu de l’espagnol « Cháchara » ou « Chacharear », et peut être traduit par « Bagout ».
Il désigne donc la qualité d’une personne qui a des facilités à parler (et qui le fait abondamment).
Depuis francisé, il a même fait son entrée dans le Petit Robert — ce qui témoigne de son adoption en métropole.
Exemple simple: « Ce zazou a la tchatche, mais qu’est-ce qu’il est kabout quand même ! »
Zarma

Ce vocable — venant de l’arabe « za’ma » (ou « زعمة ») — sert à exprimer une exclamation ironique.
C’est un peu l’équivalent de « Laisse-moi rire ! », de « Tu m’en diras tant ! » ou de « Sans blague ! ».
Emploi concret: « Zarma, je doute qu’il puisse me mettre la tannée à ce jeu ! »
Baraka
Terme issu de l’arabosphère (« بركة »), et qui veut dire « Chance ».
Des synonymes comme « Veine » ou « Coup de bol » sont parfaitement valables.
Application réelle: Punaise, on peut dire que j’ai la baraka à ce jeu !
Po po po

Vous souhaitez clamer votre surprise, votre admiration ou votre étonnement ?
Alors dites ces trois mots à vive voix.
Cas pratique: PO ! PO ! PO ! Que tu es beau avec ce noeud pap’ !
Flouze
Tout le monde sait ce que cela veut dire, mais connaissez-vous pour autant son origine ?
Comme de nombreux mots de pataouète, cela provient de l’arabe.
En effet, « فلوس » — ou « flūs » — étant la traduction de « Argent » ou « Petite monnaie ».
Mise en situation: « Zarma, j’ai gagné un paquet de flouze cette semaine. »
Kawa

Ou « Caoua », ce mot est traduisible par « Café ».
Trouvable dans le Larousse, il est probable que vous l’ayez déjà employé.
Exemple court: « Enfile un falzar, et viens boire un kawa avec moi. »
D’autres termes, à l’instar de « Kif-kif », « Salamalec » ou encore « Toubib », sont aussi très répandus.
Néanmoins, on ne pouvait pas les énumérer intégralement en un article…
Il ne tient donc qu’à vous de tous les trouver.





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