Le vrai drapeau de l'Algérie française (pas celui d'Émilie Busquant)

Le drapeau de l’Algérie française était-il aussi tricolore que son père métropolitain ?

De 1830 à 1962, trois types de régimes politiques se sont succédés à la barre (si on exclut celui de la Commune de 1870 et son étendard marxiste).

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Et tous n’étaient pas bleu-blanc-rouge…

L’annexion définitive se fit en 1848 avec la départementalisation en trois d’un territoire faisant quatre fois la France hexagonale.

Jusqu’à cette date, l’Algérie d’alors était sous administration des militaires louis-philippiens.

C’est d’ailleurs le fils du Roi Louis-Philippes Ier – le légendaire duc d’Aumale – qui remporta la victoire du 16 mai 1843 ; mettant un genou à terre à la résistance de l’Émir Abdelkader.

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Ce dernier a d’ailleurs fini par embrasser la main de l’Empereur Napoléon III au palais de Saint-Cloud, le 30 décembre 1852.

Une reconnaissance qui fut accompagnée d’une pension annuelle de 150 000 francs, sans oublier l’attribution de la Légion d’honneur.

Sous Charles X, le drapeau français fut blanc éclarlate. (© Capture d’écran Gallica | Ouvrage: Au drapeau : histoire et Légendes du drapeau français / commandant Lerondeau | Auteur: Jules Lerondeau (1863 – 1938)

Le drapeau qu’il a combattu au cours de sa carrière insurrectionnelle fut louis-philippien, donc tricolore avec l’écusson royal cousu au centre.

En se frottant à la fleur de Lys sur le champ de bataille, il a tenté de bouter hors de ses terres les troupes de Sa Majesté.

Une espérance légitime qui a fini dans la boue des désillusions lors de sa capture après la défaite de la Smala.

Dans un journal algéro-francophone datant de 1843, on retrouve ce blason tamponné sur la une en guise de logo.

(© Capture d’écran Gallica | Journal: Moniteur algérien : journal officiel de la colonie : annonces légales, judiciaires, administratives, commerciales et maritimes | Date: 10 février 1843)

Suite à la Révolution de Février de 1848, le Roi abdique ; ce qui conduit à la proclamation de la Deuxième République.

Du 24 février au 5 mars de cette année, une première esquisse tricolore est pondue ; le bleu-rouge-blanc est donc mis à l’honneur.

Mais il est très rapidement mis de côté pour celui que nous connaissons tous aujourd’hui.

En parallèle, une autre enseigne flottait au vent au sommet des bâtiments de la flotte coloniale.

Composé de six bandes, elle aussi cocardière, elle était employé de 1848 à 1910.

Lorsque le Second Empire fut proclamé le 2 décembre 1852, l’aigle napoléonien vint s’incruster au cœur.

Des armoiries qui seront délogées suite à la défaite de Sedan du 1er septembre 1870.

Ce qui a conduit, dans la foulée, à la proclamation de la IIIème République malgré l’épopée communarde.

La parenthèse vichyste a vu une francisque se poser au centre avec sept étoile au-dessous ; celles du bâton maréchaliste de Philippe Pétain.

Libérée par les Alliés en novembre 1942, celui-ci fut remplacé par la croix de lorraine du général de Gaulle.

Mais c’est dans une chambre de bonne mansardée de la rue du Repos, jouxtant le cimetière du Père-Lachaise, que fut conçu le vrai drapeau de l’Algérie algérienne.

Sa mère, elle, était Lorraine de naissance.

Épouse de Messali Hadj, elle s’appelait Émilie Busquant.