Comment Ali la Pointe est mort en 1957 ?

Mort en chahid pour la patrie à l’âge de 27 ans, Ali la Pointe est à l’Algérie ce que Guy Môquet est à la France: un héros national.

Et le mardi 8 octobre 1957 est une date cardinale dans le calendrier révolutionnaire du peuple algérien.

Ce jour-là, lui et ses trois frères et sœurs de lutte — à savoir Hassiba Ben Bouali, Mahmoud Bouhamidi et le petit Omar — ont péri sous le plasticage des paras du commandant Guiraud.

Tous cachés au 5 de la rue des Abdérames, ils ont refusé de se rendre à la horde militaire, préférant périr en liberté plutôt que de vivre en captivité.

Photo Ali Ammar la Pointe en 1951Sur la photo de gauche, on peut apercevoir Ali Ammar en tenue de boxeur au Croissant Club Algérois. (© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Alger républicain | Directeur: Pascal Pia | Date: 11 janvier 1951)

Lorsque la détonation fut enclenchée, le bâtiment tout entier a implosé, à tel point que des gravats vinrent s’échouer sur la carrosserie des jeeps postées le long de la rue Randon.

Et pour cause, d’importants dépôts de « poissons » — comme aimait à les appeler le colonel Amirouche — se trouvaient tapis sur place au moment des faits.

En conséquence de quoi, aucun des quatre fellaghas ne fut retrouvé vivant.

Cet événement a constitué l’épilogue de ce que les historiens nommèrent a posteriori la bataille d’Alger — titre du film culte de Gillo Pontecorvo diffusé en 1966.

Ali Ammar ben Ahmed en 1953(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | La Dépêche quotidienne d’Algérie : la presse algérienne | Directeur général: Raoul Perrier | Date: 3 juillet 1953)

Mais une question demeure encore aujourd’hui sans réponse claire: qui a dénoncé leur planque aux autorités françaises de l’époque ?

Certains, à l’instar de la moudjahidate Louisette Ighilahriz, penchent pour le colonel Yacef Saâdi — interpellé aux côtés de Zohra Drif 16 jours auparavant, au 3 de la rue Caton.

D’autres estiment plutôt qu’il s’agirait de Hacène Guendriche — aussi connu sous le nom de Safi — un ancien chef de la région III de la Z.A.A.

Avis de Yacef Saâdi sur Hacène GuendricheCette citation est tirée du tome III de l’ouvrage de Saâdi, La bataille d’Alger, réédité aux Éditions Publisud.

Retourné par le très psychologue capitaine Paul-Alain Léger — un grand maître dans l’art de la barbouzerie tricolore — celui-ci aurait alors indiqué la localisation exacte de leur cachette.

Hélas, aucune version n’a l’ascendant sur toutes les autres, du fait de l’absence de preuves tangibles.

Le cimetière d'El Alia, où se trouve la carré des martyres.Voici à quoi ressemble l’entrée du cimetière où est enterré Ali Ammar. (© Capture d’écran | Chaîne de euronews (en français) sur YouTube | Date: 19 septembre 2021)

Chacun des protagonistes de l’histoire ayant emporté un morceau de vérité dans sa tombe.

Celle d’Ali la Pointe se situe d’ailleurs au cimetière d’El Alia — le plus grand du pays avec ses 250 000 occupants — dans la commune d’Oued Smar.

Pour l’anecdote, sa sépulture se trouve dans le carré des martyrs de la Révolution.

Si d’aventure vous deviez rédiger un texte argumentatif, dans le cadre d’un devoir 4am, n’hésitez pas à vous inspirer des quelques références bibliothécaires évoquées dans cet article.