Michelle Zohra Sellami, une Normande de naissance aux bras de Ben Bella

Première dame* du premier Président algérien, Michelle Zohra Sellami est une figure féminine majeure de l’historiographie algérienne.

* Au sens marital du terme. L’acte de mariage avec Ahmed Ben Bella fut dressé le samedi 15 avril 1972 par le Cadi de la Mahakma d’Alger-sud. Soit plusieurs années après la fin abrupte de son mandat présidentiel en 1965.

Célébrée par l’ensemble des algérophiles, combien sont-ils — parmi ces derniers — à savoir qu’elle a vu le jour en Normandie ?

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Née le mercredi 24 novembre 1943 à Folligny, sa mère — Louise, Victoria Duprey — est une Française de souche manchoise.

Et son père, Djelloul Sellami, est quant à lui un manoeuvre originaire des terres de l’Émir Abd-el-Kader — un mariage qui eût lieu à Paris, le samedi 11 janvier 1941.

L’arbre généalogique de l’épouse du premier Président algérien. (© Image de OpenClipart-Vectors sur Pixabay)

C’est l’union de ces deux cultures éloignées qui donna naissance à la future Madame Ben Bella.

Faut-il rappeler que l’épouse de Ferhat Abbas, à savoir Marcelle Stöetzel, est une pied-noire qui a elle aussi lutté pour l’indépendance d’une Algérie asservie depuis 1830 ?

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Et qu’Émilie Busquant, compagne lorraine de Messali Hadj, a cousu un pavillon décolonial qui devint national à partir de 1962.

Nombreuses sont les héritières de Voltaire qui ont fait le choix d’épouser des Algériens révolutionnaires — comme Jacqueline Netter avec Abdelkader Guerroudj, ou encore Reine Bulot, la compagne de Belkacem Radjef — sans oublier Gilberte Paignon, la première femme de Mohammed Harbi.

La fille du Président Ben Bella a choisi de faire don de la bibliothèque de son père. (© Capture d’écran | Chaîne YouTube de EchorouknewsTV | Date: 5 décembre 2016)

Et pourtant, la francité de ces Jeanne d’Arc anti-impérialistes n’est que trop peu mise en avant dans la biographie de leurs époux respectifs.

Cela prouve, du moins, que les Français ne furent pas tous d’impitoyables Attilas prêts à faire flotter le tricolore sur chaque centimètre carré du continent africain.

Certains, à l’instar de Fernand Iveton ou de Raymonde Peschard, ont rejoint le maquis et y ont laissé leur peau — à une époque où le poste de Garde des Sceaux était occupé par un certain Mitterrand, qui n’a pas eu la main légère sur l’emploi de la guillotine.

Citation extraite d’une émission de l’O.R.T.F — appelée Zoom — datant du 16 janvier 1968. L’entretien est animé par le journaliste Robert Bouchard. Vous pouvez la retrouver sur Ina.fr.

Décédée le lundi 22 mars 2010 dans le XVème arrondissement de Paris, la postérité a retenu d’elle l’image d’une guerrière de l’ombre.

Affrontant les multiples adversités au fil des décennies, sans jamais abandonner en route celui qui fut le premier chef d’État algérien de l’Histoire moderne.

Moudjahida, elle le fut assurément.

Héritière d’une certaine Lalla Fatma N’Soumer, son existence toute entière est la preuve de l’importance des Dames tout le long de cette épopée anti-colonialiste.

(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Hérodote : stratégies, géographies, idéologies | Dir.-gérant: Yves Lacoste | Date: 1er avril 1995)

Et dire qu’une petite commune normande fut le point de départ de ce roman avant-gardiste.

D’ailleurs, la maison natale de Madame Ben Bella — située à Folligny — se trouve actuellement dans un état d’abandon avancé, à tel point que des plantes sauvages ont envahi le terrain.

Située à l’impasse de la Teinturière, un avis fut émis dans la presse locale, ainsi que sur le site internet de la mairie.

Si les enfants d’Ahmed Ben Bella souhaitent en savoir davantage sur ces parcelles cadastrées abandonnées — dont ils sont les héritiers légitimes — ils peuvent nous contacter à cette adresse:

123.empower484@slmail.me