Mahmoud Bouhamidi, le chahid oublié de la bataille d'Alger
Plastiqué le mardi 8 octobre 1957 – sur ordre du commandant Guiraud – le martyre Mahmoud Bouhamidi a par la suite été victime d’une seconde mort, celle de sa propre mémoire.
Échoué dans les oubliettes de l’Histoire, rares sont ceux – parmi les 45 millions de citoyens de la République Algérienne Démocratique et Populaire – qui se rappellent encore de lui.
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Son nom ne figurant dans aucun manuel scolaire, ni sur aucun panneau de rue ou de boulevard algérois.
Pire encore, aucun de ses frères d’arme – ayant survécu à la grande guerre révolutionnaire – n’ose le citer publiquement.
Le 8 octobre 1957, les habitants de la Casbah et de tout Alger sont réveillés en pleine nuit par le bruit sourd d'une explosion, qui a soufflé deux petits immeubles, tuant sur le coup quatre de nos valeureux héros Ali amar 27ans, Hassiba ben Bouali 19ans, Mahmoud bouhamidi 18ans pic.twitter.com/VqQol3cyGt
— Hanny Potter 𝕏 (@ArobaseHanny) October 8, 2024
C’est un fantôme mémoriel, un personnage pourtant historique sans personne pour lui rendre un dernier hommage.
Enlisé dans les marécages de l’anonymat, il a pourtant combattu aux côtés de grandes figures du mouvement – à l’instar d’Ali la Pointe, du Petit Omar ou de Hassiba Ben Bouali.
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Terrés dans la cache du 5 de la rue des Abdérames, ils ont troqué leur vie contre la libération de leur peuple arabo-berbère.
Une bravoure inouïe qui alimente chaque jour davantage le patriotisme de ceux qui ont eu l’honneur de leur succéder.
I can never go through this scene without crying, they had the choice to leave the room and not get bombed but didn’t, they chose their country over life
— lillz♡ (@lyliakerr) November 1, 2020
Ali la pointe was 27
Petit omar was 13
Hassiba ben bouali was 19
Mahmoud bouhamidi had a child on the way
Allah yr7amhom pic.twitter.com/PpaEpdRj4V
Pourtant, si les trois derniers sont glorifiés à titre posthume, on ne peut pas en dire autant du fidaï Bouhamidi.
En effet, chaque 8 octobre de chaque année, ses trois camarades ont droit de citer ; mais pas lui…
53 ans auparavant, en avril 1904, la police coloniale avait déjà arrêté un indigène – un certain Boumaya Mohamed ben Hamadi (dit « Fatas ») – résidant à cette adresse précise ; celle du 5 rue des Abdérames. (© Capture d’écran Gallica | Média: La Dépêche algérienne : journal politique quotidien | Date: 13 avril 1904)
Cela cacherait-il une certaine inimitié du FLN à son égard ?
À moins que l’algérosphère ne soit partiellement amnésique ?
8 oct 1957 Ali Amar,allias Ali la Pointe,Hassiba Ben Bouali,Mahmoud Bouhamidi et Omar Yacef,dit petit Omar. Allah yarhamhom pic.twitter.com/WHoZ99O9Ub
— Mohamed Dadouch (@DadouchMouh) October 8, 2016
Recruté six mois auparavant par feu Yacef Saâdi – alors chef de la Zone autonome d’Alger – il officiait sur place en tant qu’agent de liaison.
Aussi discret qu’une panthère des neiges, il fluidifiait la transmission des messages sans se faire intercepter par les hommes du capitaine Paul-Alain Léger.
L’entreprise étant aussi familiale, sa petite sœur de sept ans mettait la main à la patte en transportant les courriers au QG de la Casbah du FLN ; situé au 3, rue Caton.
Bien qu’il n’ait pas connu le frisson de la libération de 62, sa résurrection mémorielle serait amplement méritée.
Tout comme celle d’Émilie Busquant, la mère originelle de l’actuel drapeau algérien.
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