Pham Thi Khang, la belle-mère vietnamienne de Djamila Bouhired
Pham Thi Khang et Djamila Bouhired: ces deux femmes ne se sont jamais connues.
Et pourtant, elles sont généalogiquement liées à une personnalité majeure de l’Histoire de la décolonisation: Maître Jacques Vergès.
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La première est une mère, la seconde est une épouse.
Chacune a joué un rôle majeur dans la construction d’un sacerdoce qui est devenu un destin, à savoir aider les peuples colonisés à se libérer du joug de leur maître.
Photo de Djamila Bouhired jeune, prise l’année précédent les accords d’Évian de mars 1962. (© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | La Défense : organe de la Section française du Secours rouge international | Date: 1er avril 1961)
Née le vendredi 10 avril 1903 dans la ville de Ha Tinh, au nord du Vietnam, Pham est une indigène indochinoise.
Exerçant le métier d’institutrice, elle fit la rencontre d’un certain Louis, Adolphe, Raymond Vergès.
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Citoyen d’une IIIème République — à dimension impériale — qui couvrait jadis l’ensemble du globe, sa première épouse — Jeanne-Marie Daniel — est décédée en 1923.
C’est au cours de cette période, et alors que cette dernière s’éteignait à petits feux, qu’il débutât sa liaison avec la jeune et ravissante Mademoiselle Thi Khang.
L’arbre généalogique de la femme vietnamienne de Raymond Vergès. (© Image via Pixabay | Auteur: OpenClipart-Vectors)
Un moment d’égarement qui fut fécond dans la mesure où deux enfants ont pu voir le jour.
Selon l’état civil, ce furent des jumeaux — Paul et Jacques — qui naquirent le jeudi 5 mars 1925, à Ubon Ratchathani.
En réalité, et selon de nombreux biographes, la vérité serait un tantinet différente.
(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Bulletin administratif. Commissariat de la République française au Laos [« puis » Bulletin administratif du Commissariat de la République française au Laos] | Date: 1er juillet 1921)
En effet, pour masquer cette relation adultérine, il aurait — grâce à son poste de consul — produit un « vrai-faux » état civil.
Ainsi, la vraie date de naissance de Jacques Vergès serait le jeudi 24 avril 1924, et non le 5 mars de l’année suivante.
Et son premier berceau se trouverait au Laos, à Savannakhet, et non au Siam, sur l’actuel territoire thaïlandais.
(© Capture d’écran | Chaîne de TSA – Tout sur l’Algérie sur YouTube | Date: 19 avril 2019)
Ce mystère, autour de sa venue au monde, a nourri en partie la légende vergèsienne.
Enfant, il a fait ses premiers pas aux confins de l’Empire tricolore, avant de déménager avec sa famille sur l’Île de la Réunion.
Sa mère ayant fait le choix de se glisser dans le sillage de son époux français — le mariage fut célébré au mois de mars de l’année 1928.
Décédée trop tôt — le jeudi 22 novembre 1928 — à seulement 25 ans, le nom de cette Dame reste à jamais associé à celui de son illustre fils.
La ville de Saint-Denis, celle qui a vu grandir ce dernier, fut son ultime étape.
Loin, très loin, de sa terre natale en Indochine.
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