Le fils d'Ali la Pointe

De par son héroïsme, le chahid Ali la Pointe a offert aux fils et aux filles d’Algérie une indépendance acquise de haute lutte.

Un sacrifice patriotique qui s’est achevé tragiquement pour lui le soir du mardi 8 octobre 1957, au 5 de la rue des Abdérames, en plein cœur de la Casbah d’Alger.

Plastiquée par les paras du commandant Guiraud, sa planque fut réduite en gravats — détruisant au passage le bâtiment tout entier.

À ses côtés, se trouvait ses frères et soeurs de combat, à savoir Hassiba Ben Bouali, Mahmoud Bouhamidi et le Petit Omar, neveu du colonel Yacef Saâdi.

Photo du fils d'Ali la Pointe (Amar)(© Capture d’écran Facebook | Page: « Azul télévision » | Date: 17 septembre 2019)

Les historiens sont loin d’être unanimes autour de l’identité de celui qui a dénoncé leur cachette.

D’aucuns pensent qu’il s’agirait d’un certain Hacène Guendriche — alias Zerrouk — proche de Saâdi, et retourné par le capitaine Paul-Alain Léger, l’architecte de la bleuite.

En fin de compte, qu’importe le délateur — ça n’est pas en chassant des Judas que l’on parvient à bâtir l’unité nationale.

Car c’est une vidéo de 10 minutes et 10 secondes, publiée sur la page Facebook de « Azul télévision », qui remet en question toute l’historiographie franco-algérienne communément acceptée.

Musée national Amar Ali la PointeUn musée Ali la Pointe a été construit pour honorer sa mémoire. Toute comme un stade porte son nom dans la commune de Douera. (© Capture d’écran | Chaîne de ALGÉRIE MON PAYS sur YouTube | Date: 1er mai 2022)

En effet, un Monsieur — se prénommant Farouk Benaissa — clame sa filiation avec le célèbre moudjahid, et affirme que celui-ci serait en réalité mort en 1989 — soit plus de trente ans après son décès officiel dans les décombres de sa dernière maison.

Pour rappel, Ali Ammar était son nom à l’état civil, et non Benaissa.

Fils d’Ahmed Ben Abdelkader et de Talakhir Fatma bent Ahmed, l’ensemble de ses biographies n’indiquent pas qu’il ait eu d’enfants. 

La généalogie d'Ali Ammar(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Traité des successions musulmanes (« ab intestat »), extrait du commentaire de la Rahbia, par Chenchouri, de la glose d’El Badjouri et d’autres auteurs arabes | Auteur: Jean-Dominique Luciani (1851-1932) | Date: 1890)

Si ce descendant autoproclamé souhaite apporter sa version des faits, et contribuer à nourrir cette thèse pour le moins originale, il peut toujours nous contacter.

En attendant, il n’existe pas — du moins pour le moment — de preuves de sa survie au plasticage du 8 octobre.

Une telle révélation impliquerait, par exemple, de reprendre le film de Gillo Pontecorvo, sorti en 1966.

Dès lors, il faudrait recruter le successeur du très talentueux Brahim Hadjadj — ce qui ne serait pas une mince affaire…

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