Le mystérieux tatouage kabyle d'Ali la Pointe

Chahid de la guerre révolutionnaire, le tatouage kabyle d’Ali la Pointe regorge un certain nombre de mystères.

Ali Ammar – de son vrai nom – est né le mercredi 14 mai 1930 dans la wilaya d’Aïn Defla.

C’est donc un enfant du pays qui a vécu sous le joug du colonialisme français.

Une coercition impériale qui – loin de l’abattre – a forgé chez lui la conviction qu’un avenir loin du tricolore républicain était encore possible.

Il doit son célère surnom – la Pointe – aux blagueurs du quartier du même nom, à Miliana, sa ville natale.

Et c’est à l’âge de 13 ans, qu’il a vécu sa toute première expérience carcérale – condamné pour avoir fait les poches des militaires postés dans sa région.

Une première incarcération qui témoigne de son insoumission au système, au point de séjourner longuement à la prison algéroise de Barberousse.

La Kabylie Journal

Ammar Ali(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | La Kabylie : journal politique, commercial et agricole de l’arrondissement judiciaire de Bougie | Date: 9 mars 1902)

Gibier des colons, il parvient à s’évader en 1955 lors de son transfert à la prison de Damiette.

Introduit auprès de Yacef Saâdi – adjoint du chef FLN de la zone autonome d’Alger – ce dernier deviendra son Pygmalion.

Sorte de Fouquier Tinville de la Casbah, il y exécute de ses propres mains les indicateurs et autres mouchards qui polluaient l’insurrection indigène.

Ali Ammar - dit la Pointe - dans l'Echo d'Alger(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | L’Écho d’Alger : journal républicain du matin | Date: 25 septembre 1954)

Progressant dans la hiérarchie des insurgés, il chapotera le fameux réseau des poseuses de bombes, devenant ainsi l’un des chefs d’orchestre de la bataille d’Alger.

Une partition qu’il a menée jusqu’à son dernier souffle, le mardi 8 octobre 1957 – au 5 rue des Abdérames dans la Casbah algéroise.

Ce jour-là, sa cache – qui abritait quatre bombes – se fait plastiquer sur ordre du commandant Guiraud.

Ali La Pointe | Bataille d'Alger (1966)Le personnage d’Ali la Pointe est ici interprété par l’acteur algérien Brahim Haggiag. (© Capture d’écran | La Bataille d’Alger sorti en 1966 | Réalisation: Gillo Pontecorvo)

Une explosion ayant conduit à la neutralisation d’une quinzaine de factieux, dont Hassiba Ben Bouali ainsi que le Petit Omar.

Le corps d’Ali le Pointe – mesurant 1m69 – fut lui aussi identifié par la suite.

Les paras noteront – dans leur rapport – l’existence d’un tatouage sur sa main gauche contenant les inscriptions suivantes: « Zoubida-Cheda-Felah ».

La bataille d'Alger (1966)(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Dictionnaire mondial des films : 11000 films du monde entier | Sous la dir. de Bernard Rapp, Jean-Claude Lamy)

Sur son têton gauche, pouvait être lu: « Marche ou crève ».

Et sous son pied droit se trouvait les deux mots suivants: « Tais-toi ».

Des tatouages – qui bien que considérés comme Haram – montrent qu’il était constitué du marbre dont on fait les statues romaines.

2 réflexions sur “Le mystérieux tatouage kabyle d’Ali la Pointe”

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