Le mystérieux tatouage kabyle d'Ali la Pointe
Chahid de la guerre révolutionnaire, le tatouage kabyle d’Ali la Pointe regorge un certain nombre de mystères.
Ali Ammar – de son vrai nom – est né le mercredi 14 mai 1930 dans la wilaya d’Aïn Defla.
- Interlude gaulliste: Le tlemcénien Ouassini Bouarfa a libéré la France en 44 aux côtés de l’oncle de Vincent Bolloré
C’est donc un enfant du pays qui a vécu sous le joug du colonialisme français.
Une coercition impériale qui – loin de l’abattre – a forgé chez lui la conviction qu’un avenir loin du tricolore républicain était encore possible.
L'enfant terrible de Miliana , le profil type du militant engagé et désintéressé . Ali Ammar dit « Ali la pointe »continue d'attirer l'attention.
— Kamel Danil OUZERI (@KamelDanil) September 19, 2024
Son tatouage '' marche ou crève ''.reflète l’état d’esprit du Chahid. pic.twitter.com/V4mWDhskua
Il doit son célère surnom – la Pointe – aux blagueurs du quartier du même nom, à Miliana, sa ville natale.
Et c’est à l’âge de 13 ans, qu’il a vécu sa toute première expérience carcérale – condamné pour avoir fait les poches des militaires postés dans sa région.
- Parenthèse kabyle: Les 10 mots de vocabulaire les plus populaires au sein de la kabylosphère
Une première incarcération qui témoigne de son insoumission au système, au point de séjourner longuement à la prison algéroise de Barberousse.

(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | La Kabylie : journal politique, commercial et agricole de l’arrondissement judiciaire de Bougie | Date: 9 mars 1902)
Gibier des colons, il parvient à s’évader en 1955 lors de son transfert à la prison de Damiette.
N*2 d'une série de coups de cœur.
— Driss le poète ✍🏼 (@drisslepoete) April 20, 2019
"Marche ou crève" tatouage de Ali la pointe sur son pectoral gauche. Tag retrouvé au niveau de la grande poste 🎨🧱👨🎨#yetnahaw_ga3 #hirak #Revolution #Algeria #Algérie pic.twitter.com/Nuge3vp7Nz
Introduit auprès de Yacef Saâdi – adjoint du chef FLN de la zone autonome d’Alger – ce dernier deviendra son Pygmalion.
Sorte de Fouquier Tinville de la Casbah, il y exécute de ses propres mains les indicateurs et autres mouchards qui polluaient l’insurrection indigène.
(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | L’Écho d’Alger : journal républicain du matin | Date: 25 septembre 1954)
Progressant dans la hiérarchie des insurgés, il chapotera le fameux réseau des poseuses de bombes, devenant ainsi l’un des chefs d’orchestre de la bataille d’Alger.
Une partition qu’il a menée jusqu’à son dernier souffle, le mardi 8 octobre 1957 – au 5 rue des Abdérames dans la Casbah algéroise.
Ce jour-là, sa cache – qui abritait quatre bombes – se fait plastiquer sur ordre du commandant Guiraud.
Le personnage d’Ali la Pointe est ici interprété par l’acteur algérien Brahim Haggiag. (© Capture d’écran | La Bataille d’Alger sorti en 1966 | Réalisation: Gillo Pontecorvo)
Une explosion ayant conduit à la neutralisation d’une quinzaine de factieux, dont Hassiba Ben Bouali ainsi que le Petit Omar.
Le corps d’Ali le Pointe – mesurant 1m69 – fut lui aussi identifié par la suite.
Les paras noteront – dans leur rapport – l’existence d’un tatouage sur sa main gauche contenant les inscriptions suivantes: « Zoubida-Cheda-Felah ».
(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Dictionnaire mondial des films : 11000 films du monde entier | Sous la dir. de Bernard Rapp, Jean-Claude Lamy)
Sur son têton gauche, pouvait être lu: « Marche ou crève ».
Et sous son pied droit se trouvait les deux mots suivants: « Tais-toi ».
Des tatouages – qui bien que considérés comme Haram – montrent qu’il était constitué du marbre dont on fait les statues romaines.





Ping : La mystérieuse origine marocaine de l'Émir Abdelkader
Ping : Samia Lakhdari, profession: sœur de combat pendant la guerre d'Algérie