Le mystérieux tatouage kabyle d'Ali la Pointe

Chahid de la guerre révolutionnaire, le tatouage kabyle d’Ali la Pointe regorge un certain nombre de mystères.

Ali Ammar – de son vrai nom – est né le mercredi 14 mai 1930 dans la wilaya d’Aïn Defla.

C’est donc un enfant du pays qui a vécu sous le joug du colonialisme français.

Une coercition impériale qui – loin de l’abattre – a forgé chez lui la conviction qu’un avenir loin du tricolore républicain était encore possible.

Il doit son célère surnom – la Pointe – aux blagueurs du quartier du même nom, à Miliana, sa ville natale.

Et c’est à l’âge de 13 ans, qu’il a vécu sa toute première expérience carcérale – condamné pour avoir fait les poches des militaires postés dans sa région.

Une première incarcération qui témoigne de son insoumission au système, au point de séjourner longuement à la prison algéroise de Barberousse.

Gibier des colons, il parvient à s’évader en 1955 lors de son transfert à la prison de Damiette.

Introduit auprès de Yacef Saâdi – adjoint du chef FLN de la zone autonome d’Alger – ce dernier deviendra son Pygmalion.

Sorte de Fouquier Tinville de la Casbah, il y exécute de ses propres mains les indicateurs et autres mouchards qui polluaient l’insurrection indigène.

Progressant dans la hiérarchie des insurgés, il chapotera le fameux réseau des poseuses de bombes, devenant ainsi l’un des chefs d’orchestre de la bataille d’Alger.

Une partition qu’il a menée jusqu’à son dernier souffle, le mardi 8 octobre 1957 – au 5 rue des Abdérames dans la Casbah algéroise.

Ce jour-là, sa cache – qui abritait quatre bombes – se fait plastiquer sur ordre du commandant Guiraud.

Ali La Pointe | Bataille d'Alger (1966)Le personnage d’Ali la Pointe est ici interprété par l’acteur algérien Brahim Haggiag. (© Capture d’écran | La Bataille d’Alger sorti en 1966 | Réalisation: Gillo Pontecorvo)

Une explosion ayant conduit à la neutralisation d’une quinzaine de factieux, dont Hassiba Ben Bouali ainsi que le Petit Omar.

Le corps d’Ali le Pointe – mesurant 1m69 – fut lui aussi identifié par la suite.

Les paras noteront – dans leur rapport – l’existence d’un tatouage sur sa main gauche contenant les inscriptions suivantes: « Zoubida-Cheda-Felah ».

Sur son têton gauche, pouvait être lu: « Marche ou crève ».

Et sous son pied droit se trouvait les deux mots suivants: « Tais-toi ».

Des tatouages – qui bien que considérés comme Haram – montrent qu’il était constitué du marbre dont on fait les statues romaines.

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